Génériques : Sandoz se refait une santé à mi-parcours
ZURICH - Le producteur de médicaments génériques et biosimilaires Sandoz a renoué avec la croissance entre avril et fin juin, après avoir patiné sur les trois premiers mois de l'année. Il s'agissait alors de la première panne de croissance depuis l'émancipation de Novartis à l'automne 2023.
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Le chiffre d'affaires semestriel a enflé de 4% sur un an à 5,23 milliards de dollars (4,22 milliards de francs). Les biosimilaires ont poursuivi leur essor, gagnant 11% à 1,50 milliard, quand les génériques ont grignoté 1% à 3,70 milliards.
La part des biosimilaires a atteint pour la première fois sur le seul deuxième trimestre la proportion de 30% que s'était fixée comme objectif la direction à moyen terme.
Exceptionnels récurrents
Soutenue par une généreuse contribution des biosimilaires, la rentabilité a pris de l'embonpoint entre janvier et fin juin, la marge brute opérationnelle (Ebitda) ajustée s'enrobant de quelque 250 points de base à 20%, pour un résultat afférent agrémenté de 18% à 1,05 milliard.
Le bénéfice net a été multiplié par plus de deux à 377 millions. Hors exceptionnel, cet indicateur a déjà gagné 31% à 635 millions. Sandoz explique la discrépance entre ses chiffres ajustés ou non par un impact de 176 millions de dollars attribué aux frais d'émancipation et à la rationalisation de son outil de production.
La performance commerciale comble les attentes moyennes des analystes consultés par AWP et l'essor de la rentabilité constitue une agréable surprise. Le consensus prévoyait un chiffre d'affaires de 5,19 milliards et un Ebitda de base de 983 millions. Le bénéfice net devait s'établir à 568 millions.
Cap maintenu
La direction reconduit derechef ses ambitions pour l'ensemble de l'exercice, nonobstant le brouhaha de la guerre commerciale déclarée par l'administration Trump entre autres offensives visant à faire baisse les prix des médicaments au pays de l'oncle Sam. Conditionnée toujours au lancement de biosimilaires, la cadence de croissance doit avoisiner les 5%, quand la marge brute opérationnelle (Ebitda) ajustée doit flirter avec les 21%.
Analystes et investisseurs applaudissent une performance plus qu'honorable à presque tous égards. Unique bémol selon les analystes d'UBS : la reconduction inchangée de la feuille de route pour l'ensemble de l'année.
L'expert Vontobel note à cet égard que Sandoz semble en mesure d'assouvir ses propres appétits, même en cas d'application des droits de douane de 15% décidés par l'administration Trump. Stefan Schneider souligne que les produits de Sandoz sont pour l'heure exempté de tels droits d'entrée.
Priorité à l'Europe
La perspective de droits de douane n'encourage dans tous les cas pas dans l'immédiat les responsables de l'entreprise à investir plus massivement aux Etats-Unis, un marché où le lancement de génériques ou biosimilaires demeure jalonné d'inévitables confrontations juridiques avec les propriétaires des formules originales, fussent les licences protégeant ces dernières oblitérées.
"Nous n'avons encore pas pu lancer aux USA une ribambelle de produits pour lesquels nous avons demandé une homologation, du fait de litiges encore en cours autour de brevets," a déploré en téléconférence de presse le directeur général (CEO) Richard Saynor.
Sandoz n'a ainsi collecté que 21% de ses recettes outre-Atlantique, une exposition sensiblement moindre que celles des poids lourds pharmaceutiques helvétiques.
"En Europe, la situation est plus claire," a poursuivi le timonier. Chacun des biosimilaires pour lesquels Sandoz a demandé des autorisations de commercialisation a effectivement été mis sur le marché. Le Vieux continent compte pour plus de moitié dans le chiffre d'affaires total.
Les investisseurs ont salué la performance, la nominative Sandoz Group terminant la séance à la Bourse suisse en vive hausse, soit un bond de 12% à 50,52 francs, au firmament d'un SLI ayant clôturé sur un gain de 1,23%.
Le 7 août 2025. Sources : Keystone-ATS. Crédits photos: Adobe Stock, Pixabay ou Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).
